Merlin ou la Chanson des dames

L'enchanteur vu par les femmes de sa vie

Création en 1997 au théâtre des Songes (Paris)

 

Public : adultes

Le déroulement de la pièce, rapporté par Blaise l'ermite-confident, est un flash-back sur la vie de Merlin, ou plutôt sur "les" vies de Merlin.

Au service du roi Utherpendragon, Merlin va aider ce dernier, grâce à sa magie, à réaliser son vœu le plus cher : passer une nuit avec la duchesse Ygerne. C'est cette nuit-là que sera conçu Arthur, demi-frère de la fée Morgane, la sombre ennemie de l'enchanteur.

Merlin s'étant fait remettre l'enfant pourra, grâce à l'accession au trône de celui-ci, instituer la Table Ronde, point culminant de sa mission.

Mais Merlin tombera amoureux de Viviane, la jeune fée des Eaux. Elle se refuse à lui tout en l'envoûtant pour obtenir ses pouvoirs. La reine Guenièvre, épouse d'Arthur, tente alors d'aider l'enchanteur à conquérir le cœur de Viviane. C'est sans compter la perfidie de Morgane qui anéantit l'œuvre de Merlin en présentant Lancelot à la reine, ce qui entraînera la chute d'Arthur.

L'hypocrisie de Viviane peut alors profiter pleinement de la douloureuse faiblesse de Merlin. L'enchanteur acceptera sa destinée. Mais en faisant cela, n'est-il pas le réel vainqueur d'une épopée où les héros vont jusqu'au bout de leur passion, dût-elle leur coûter une éternité de silence ? D'ailleurs, Merlin n'est qu'endormi...

C'est le constat de Merlin et son message, un appel au rêve qu'il délivre au monde comme un espoir...

Texte     Dany Lecènes

Mise en scène     Sophie Elert

Distribution

Romain Bousquet  Merlin

Laurence Blasco  Viviane

Sophie Elert  Morgane

Dany Lecènes  Guenièvre et Ygerne

Francis Delatour  Lancelot

Raphaël Remiatte  Arthur

Évoquer Merlin, c'est le chercher tandis qu'il dort, en l'observant.

Mais c'est lui qui vous observe et qui sonde votre aptitude au merveilleux, qui attend votre acquiescement à poursuivre la quête et qui vous livre, comme autant d'enseignements, les faits et gestes d'Utherpendragon, d'Arthur et de ses chevaliers.

Mais par-dessus tout, il donne à voir, sensiblement, l'immense tendresse avec laquelle il touche les êtres qui l'entourent. Viviane, Morgane, Guenièvre, il va avec les femmes vers l'aboutissement de sa condition. Il est faillible, vulnérable, obéissant et superbe. Sa blessure est celle de tout homme se pliant entièrement à l'exigence de l'amour. En cela il est admirable et c'est peut-être ce qu'il désire qu'on retienne de lui.

Après la Quête, après la gloire, après l'accomplissement primordial d'une mission mystique, il n'y a qu'à retourner à l'humilité, en permettant à ceux qu'il juge prêts, de savoir réveiller un passé essentiel et de plus en plus utile à nos regards voilés et raccourcis.

Voilà pourquoi sans doute, inconsciemment, en suivant davantage sa volonté que la nôtre, évoquer Merlin, c'est aussi l'invoquer.

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