Le Silence de Molière

Pièce en solo pour un hommage à Molière

Création en juillet 2002 en version originale au Festival de la Certosa di Calci (Pise, Italie)

Reprise en 2003 à l'abbaye de Saint-Arnoult, à Warluis

Durée : 1 h 15

Public : adultes

Une femme. De toute évidence de l'époque Louis XIV. Elle semble timide, comme consciente de son anachronisme. Elle attend. Regardant les personnes présentes qui ressemblent de toute évidence à un public, elle se décide à leur parler pour exprimer sa déconvenue, voire sa contrariété d'être ainsi reçue et mise devant le fait accompli : s'agissait-il d'un rendez-vous ?

Elle est alors attirée par un papier sur un fauteuil moderne, objet nouveau pour elle. Curieuse, elle va pour lire l'éventuel message... D'abord offusquée puis indignée, elle se résigne et s'abandonne à la confidence, oubliant l'incongruité du présent dans lequel elle se trouve projetée...

Texte     Giovanni Macchia

Adaptation     Sophie Elert

Mise en scène     Laurence Blasco

Distribution     Sophie Elert  Esprit-Madeleine Poquelin

Costume     Lorraine Reda

Conception Postiche     Violaine Marianne

On peut être surpris, nous "héritiers" de Molière, de constater qu'à ce jour seul un italien se soit intéressé à l'existence de sa fille unique.

"J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre Français,

Ou presque seul ; l'auteur n'avait pas grand succès,

Ce n'était que Molière,..."

(Une soirée perdue, Alfred de Musset, Poésies Nouvelles)

Il semble que, comme beaucoup d'artistes, Molière ait eu un temps de gloire de son vivant, puis ait subi l'assaut de détracteurs, pour même sombrer presque dans l'oubli, avant de réapparaître et s'imposer à tout jamais comme l'un des principaux génies du théâtre français.

Mais qui se souvient d'"une" fille de Molière ? Et qu'en saurait-on si Giovanni Macchia ne nous avait pas permis de constater, au travers de l'évocation toutefois adaptée du destin de cette femme méconnue, que si les époques changent, les êtres sensibles, eux, ont toujours eu à souffrir des curieux et des "gens à la mode".

En effet pourquoi Esprit-Madeleine n'a-t-elle pas suivi les traces de son père, de sa mère Armande Béjart, et de sa marraine Madeleine Béjart ? Est-elle vraiment ce que les calomnies et la rumeur de l'époque ont voulu laisser croire ?

Giovanni Macchia nous donne à rêver mais aussi à réfléchir : être le fils de..., ou la fille de..., et exister surtout pour soi-même, à quel prix cela se conquiert-il ?

Esprit-Madeleine Poquelin consent à témoigner, femme parmi les femmes, et c'est cette tranche de vie, cette tranche d'âme qui nous ont touchées, parce qu'elles nous relient au point e vue sensible d'un homme, et à l'évocation originale et perspicace d'un Molière perçu par un autre bout de la lorgnette.

Dans la version d'origine - qui n'est pas écrite pour le théâtre - Giovanni Macchia introduit un interviewer. Nous avons préféré mettre Esprit-Madeleine en situation de se découvrir elle-même, sans autre interlocuteur que l'assistance.

Télé portée d'un autre temps que le nôtre, elle va se trouver malgré elle confrontée à ce que le théâtre est resté, et à ce qu'il est devenu.

C'est l'ultime réconciliation d'une fille avec son père qui va peut-être en résulter...

 

Conditions techniques et financières : nous consulter

Retour